Illustration: « Former First Minister Alex Salmond speaks at the launch of A National Conversation, August 2007 » © Scottish Government
Alex Salmond, l’ex premier ministre écossais, a été acquitté lundi 23 mars 2020 des accusations d’agressions sexuelles et de tentatives de viol qui pesaient sur lui. Son procès se tenait à la Haute cour d’Édimbourg, le tribunal pénal suprême en Écosse.
L’ancien leader du parti indépendantiste Scottish National Party (SNP) a été inculpé en janvier 2019 pour quatorze faits d’agressions sexuelles et tentatives de viols sur dix femmes. Ces attaques présumées auraient eu lieu entre juin 2008 et novembre 2014, principalement à son domicile. Il annonce alors : « Je suis innocent de tout crime ou délit, quel qu’il soit (…) je vais me défendre jusqu’au bout devant les tribunaux ».
Alors que l’affaire est supposée durer quatre semaines, le jury acquitte l’accusé au bout du onzième jour d’audience. « Quel que soit le cauchemar que j’ai vécu ces deux dernières années, ce n’est rien comparé au cauchemar que chacun d’entre nous vit actuellement » déclare l’ancien chef du gouvernement écossais à la sortie de la Haute cour. « Des gens meurent et beaucoup plus vont mourir », poursuit-il, faisant référence à l’épidémie de Coronavirus.
« Il était collé contre moi, à m’embrasser, à m’arracher mes vêtements… »
Le premier jour du procès, une ancienne élue du gouvernement écossais témoigne. Elle accuse l’homme de 65 ans de l’avoir agressée à Bute House, résidence principale de ce dernier : « Je lui ai demandé d’arrêter tout le long (…) il était collé contre moi, à m’embrasser, à arracher mes vêtements, c’est allé si vite… » explique-t-elle. Elle est restée anonyme, en accord avec les lois écossaises sur la sécurité des victimes de violences sexuelles.
« Des inventions à motivations politiques »
Avant le procès, Gordon Jackson, son avocat très réputé dans la profession, soutient devant les médias nationaux que toutes les plaignantes viennent de la sphère politique et que ce qui ressort de leurs preuves est très flou, voire incohérent. Il affirme que certaines de ces femmes étaient consentantes, et que les autres mentaient. Pendant ces onze jours, Alex Salmond dénonce « des exagérations et des inventions à motivation politique ». Motivation politique car ce dernier est un symbole du nationalisme écossais. Il prend le contrôle du SNP en 1990 avec pour ambition une Écosse indépendante. Il quitte son poste en août 2018 pour « ne pas porter préjudice à son parti » explique-t-il.