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Selon l’enquête publiée le 21 novembre 2019 par l’association UFC-Que Choisir, 44% des médecins généralistes interrogés refusent les nouveaux patients. Les Français ont de plus en plus de mal à trouver celui qui est pourtant le premier interlocuteur entre le patient et l’accès aux soins.
Le constat est alarmant : près d’un français sur dix n’a pas déclaré de médecin traitant. Le Mondea publié ce jeudi matin les chiffres de l’enquête de l’UFC-Que Choisir auprès de 2 770 médecins traitants en France. D’abord, cela induit une absence de suivi du patient et une difficulté à accéder rapidement à une consultation en cas d’urgence. L’accès aux soins est donc compromis, « notre système de santé étant organisé depuis quinze ans autour de la figure du médecin traitant », peut-on lire dans le rapport de l’UFC-Que Choisir. Le responsable des études à l’UFC-Que Choisir, Mathieu Escot, déclare pour Le Monde : « C’est d’autant plus préoccupant que, depuis 2004, le médecin traitant est la porte d’entrée dans le parcours de soins, il est celui qui connaît le patient et l’oriente ». Il fait référence à la loi relative à l’assurance maladie et au médecin traitant du 13 août 2004 qui propose deux dispositifs : l’instauration d’un dossier médical et le recours à un médecin traitant. De plus, il est nécessaire de déclarer son médecin traitant auprès de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie pour être correctement remboursé. Le Monde évoque un taux de remboursement à 30% au lieu de 70%.
De très grosses disparités se dessinent selon les départements : en Meurthe-et-Moselle, moins de 20% des médecins refusent de nouveaux patients contre plus de 86% en Seine-et-Marne. Étonnamment, ce ne sont pas dans les déserts médicaux que la situation est la plus critique, mais dans les villes de 10 000 à 100 000 habitants. Plus une zone concentre un nombre important de médecins, plus ceux-ci, débordés ou proches de la retraite, se sentiront libres de refuser de nouvelles consultations. Au contraire, dans les territoires plus isolés où les généralistes se font plus rares, on ne souhaite pas laisser les patients livrés à eux-mêmes. Pour mettre fin à cette inégalité de l’accès au soin, l’association UFC-Que Choisir appelle les pouvoirs publics à adopter la proposition de loi contre la désertification médicale et pour la prévention. Elle appelle également la ministre de la Santé Agnès Buzyn à mettre fin à l’amoindrissement du remboursement en cas de non-déclaration de médecin traitant auprès de la CPAM.